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Choisir De S’associer : Quelques Clés Pour Faire Le Bon Choix

Choisir de s’associer : quelques clés pour faire le bon choix

Quoi de plus difficile et incertain que le choix d’un associé ? Rares sont ceux qui n’ont pas été confrontés à une profonde désillusion en s’associant. Il suffit de voir le nombre de procédures qu’ont à connaître les Ordres en matière de conflits entre associés pour avoir une idée de l’ampleur du problème.

A l’instar des affaires dites « matrimoniales », les associations d’avocats se finissent souvent en conflits, parfois très violents, opposant, de surcroît, des professionnels aguerris au contentieux.

DES ÉCHECS PRÉVISIBLES

Pourtant, la plupart de ces échecs sont prévisibles, la relation entre les individus portant, en germe, les motifs du conflit qui, tôt ou tard, les opposera.

Se pencher sur cette relation, avant qu’elle ne se concrétise en association, éviterait ainsi les erreurs de casting.

Existe-t-il une méthode pour savoir si la relation est vouée à prospérer de manière harmonieuse ou si, au contraire, elle ne peut que mener, à terme, à un conflit plus ou moins violent?

Elle existe, et elle ne doit rien à la magie.

SE POSER LES BONNES QUESTIONS … PAR ÉCRIT

La première démarche consiste à passer par une phase d’introspection et répondre par écrit à trois grandes questions :

Pourquoi je souhaite m’associer? Identifiez ce que vous recherchez en vous associant. A quel objectif une association doit-elle répondre?

Les réponses à cette question peuvent être nombreuses: complémentarité des matières ou des personnalités, pour ne pas rester seul, pour être plus forts vis à vis des clients…

Quelles sont mes attentes vis à vis de mes associés? La question n’est plus de savoir ce que vous attendez de l’association, mais de votre associé (ou de vos associés s’il y en a plusieurs). Cette question interpelle les attentes vis à vis de l’autre et il est indispensable de mettre à jour ces besoins et attentes, et de les partager avec votre futur associé.

Quel est l’intérêt pour mon associé d’une association? Souhaite-t-il s’associer pour les mêmes raisons que les miennes? Et à défaut d’être identiques, ses motivations sont-elles néanmoins conciliables avec les miennes au sein d’un même projet? Le projet de chacun peut-il s’inscrire dans un projet commun?

Si les motivations sont trop éloignées, l’association risque de trouver rapidement ses limites, car ne pouvant répondre aux attentes de l’un et de l’autre.

Il est indispensable que toutes ces questions -et leurs réponses- soient non seulement précises et exhaustives, mais également partagées entre les futurs associés. C’est ce partage qui permettra de mettre en lumière les éventuels écarts … qui ne pourront que s’accentuer avec le temps s’ils ne sont pas conscientisés.

SUR QUELS CRITÈRES CHOISIR SON OU SES ASSOCIÉ(S) ?

L’étape suivante consiste à identifier les critères sur lesquels je vais choisir mon associé. Il s’agit non seulement de les identifier, mais également de les prioriser: certains critères pourraient être qualifiés de secondaires et d’autres d’indispensables, ce que les anglo-saxons distinguent en « should » et « must ».

Il existe de nombreux critères, certains pouvant être totalement irrationnels (on aime tous les deux les balades en forêt le week-end, par exemple), d’autres à l’inverse très rationnels comme le chiffre d’affaires.

A défaut de pouvoir les lister et d’établir une liste exhaustive, il convient néanmoins de ne pas oublier certains qui se révèlent essentiels, quelles que soient les personnalités en jeu, car intéressant des « fondamentaux » de l’être humain.

Au nombre de ces critères figurent bien évidemment les valeurs (on ne peut pas vivre longtemps ensemble avec des valeurs opposées), les objectifs de vie (argent, confort, notoriété, voyages, reconnaissance, transmission…), la capacité à gérer le stress (indispensable dans un métier comme celui d’avocat où le stress est le quotidien), le rapport à l’argent de chacun (besoin de sécurité ou capacité à prendre des risques), savoir si l’on privilégie le court terme ou le long terme et le rapport au pouvoir de chacun.

S’ASSURER DE SON CHOIX : LA PHASE CRUCIALE DE LA MISE EN PLACE DE L’ASSOCIATION

Une fois toutes les questions posées et des réponses satisfaisantes obtenues, une fois le projet d’association validé, une fois que les parties se sont entendues pour créer cette association, vient le temps de la mise en place de cette association.

Et cette phase est critique, car elle va permettre, en observant ce qui se joue, de confirmer la pertinence de l’association ou, à l’inverse, de mettre en lumière les éléments qui mèneront un jour à la rupture et au conflit.

La phase de la mise en place de l’association constitue, en effet, une fantastique période d’observation de la relation, de la mise en place de celle-ci et donc de la manière dont elle évoluera ensuite.

Il importe donc, durant cette période, de faire preuve, avant tout, de qualités d’observation et d’être attentif aux multiples indices qui vous éclairent sur ce qui se passe entre vous et votre associé(e): lieu des rendez-vous, sujets privilégiés de votre associé (argent, gouvernance, locaux…), choix du nom de la structure, forme juridique, etc.

KIT DE SURVIE AVANT DE S’ASSOCIER

Alors, avant de vous associer, voici quelques bons conseils à ne pas oublier.

Ecoutez votre intuition. Votre petite voix est une alliée précieuse, encore faut-il accepter de l’écouter.

Connaissez-vous vous-même ! Si vous êtes au clair avec vous-même, vous saurez plus facilement rester sur votre chemin et éviter d’en dévier.

Observez. Soyez attentifs aux signaux forts comme aux signaux faibles, notamment dans les processus.

Posez par écrit tout ce que vous pouvez, en amont de la réflexion et tout au cours de vos échanges. Ces écrits vous seront précieux pour éviter d’oublier ou d’interpréter.

Faites préciser ce qui doit l’être. N’hésitez pas à formuler vos questions en y adjoignant les adverbes « précisément » et « exactement », qui vont induire une réponse précise et circonstanciée et vous préserver des réponses floues.

Faites vous accompagner par un ou plusieurs tiers compétent(s): expert-comptable, avocat, coach, banquier…

Enfin, et surtout, osez l’association. Une association réussie est une expérience enrichissante. A tous points de vue !

William Cargill

Executive coach certifié

Ancien avocat au Barreau de Paris
Médiation

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